Le FIFMA s’expose à Montreuil
S’initier aux métiers d’art, c’est aussi découvrir les œuvres nées de la diversité des savoir-faire. Les CE2 de l’école Paul Bert de Montreuil ont ainsi pu explorer une variété de langages à travers l’exposition Version Originale présentée au Centre Tignous d’Art Contemporain dans le cadre du FIFMA. Ils ont été subjugués et parfois interloqués par la créativité des artistes de la matière.
La majorité des mains se lèvent à l’entrée du Centre lorsque Marianne Pradier, à la fois médiatrice et artiste-peintre, demande aux enfants s’ils sont familiers avec le lieu. « Vous le connaissiez sous le nom de « 116 » mais il a été rebaptisé « Centre Tignous » depuis septembre ». Il faut dire que leur école est à deux pas d’ici, et comme la plupart des enfants de Montreuil, ils viennent souvent visiter les expositions en famille ou lors de sorties scolaires.
Dans le bâtiment qui conjugue patrimoine et architecture contemporaine, pierre de taille et acier corten, les élèves écoutent Marianne présenter les œuvres. Ils tentent de contenir non sans mal la foule de questions qui les taraude : « c’est en quelle matière ? en plastique ou en verre ? et le noir à l’intérieur c’est de la peinture ? ». « C’est l’œuvre d’un couple, les Perrin et Perrin, qui pratiquaient autrefois la calligraphie, c’est-à-dire l’art d’écrire des idéogrammes asiatiques avec un pinceau trempé dans de l’encre noir, on retrouve ce noir dans leur travail du verre comme vous l’avez tout de suite ressenti ». Plus loin, ils s’exclament « ohh des araignées » devant les bestioles en papier cigarette qui fourmillent sur le sol, puis s’étonnent que l’artiste espagnol Joan Crous expose les plats et restes d’un repas de noce recouvert de poudre de verre qu’il a ensuite vitrifié au four : « mais pourquoi il a pas fait la vaisselle, c’est dégoutant ! ».
S’exercer à l’art du Shibori
Mais le clou de la visite, c’est l’atelier de pratique artistique : les CE2 s’initient à un art asiatique, le Shibori, dont ils ont pu admirer quelques exemplaires à travers les pièces d’Ysabel de Maisonneuve. « C’est une technique de pliage et de ligature du tissu qui est ensuite plongé dans des bains de teinture pour créer des motifs ». Le papier remplace cette après-midi le tissu, et les enfants tamponnent à tour de bras la peinture noire puis colorée avec un enthousiasme plein de gaité. Les doigts couverts de peintures, les « Simon Hantaï » en herbe repartent avec leurs créations de papier, tout fiers.Une fois de retour en classe, elles seront assemblées pour composer une grande fresque.
Texte et photos: Aurélie Sécheret
Ecole
CE2 de l’école Paul Bert
17 rue Lavoisier, Montreuil
Enseignante : Mme Hind Soyer
Lieu
Exposition Version Originale
Centre Tignous d’Art Contemporain
116 rue de Paris Montreuil